Témoignage de Michel
J’avais un petit chien, Ubu, qui m’avait accompagné pendant 17 années. Il était vieux et handicapé, mais j’y étais très attaché.
« Fin juin 2021, alors que nous étions en Savoie dans le chalet de nos amis Marie-Laure et Paolo, le chien a disparu.
C’est alors qu’une chaîne solidaire s’est improvisée et Marie-Laure a fait appel à son amie Béatrice pour qu’elle réalise une psychophanie sur le chien et la situation. Elle lui a envoyé une photo de Ubu.
Le résultat m’a été transmis, il s’est révélé d’un émouvant réalisme, avec des mots justes et appropriés : le chien, las de la vie devenue trop dure, était parti pour mourir en dehors de notre présence. (à ce moment, il était déjà mort après être parti volontairement discrètement)
Les faits ont ensuite parfaitement confirmé la teneur du message. Il a été retrouvé 2 jours après, noyé dans une vasque de retenue d’eau dans le jardin du voisin à 20 mètres du chalet.
Je remercie de tout cœur Béatrice (que je ne connais pas) pour son aide. »
Dialogue
Petit chien tu ne me connais pas mais je fais partie de ceux qui te veulent du bien. Ceux qui t’aiment s’inquiètent. Ils te cherchent. Veux-tu me parler ?
Moi chien d’ailleurs je ne peux plus parler. Je suis parti. Monde des vivants n’est plus le mien. Oui, je te parle car là où nous parlons le silence n’est pas de mise mais ceux qui m’aiment ne peuvent plus m’entendre. Je suis trop loin d’eux. Parti pour mourir comme je le souhaitais. Parti pour ne plus revenir et ne pas laisser l’horreur de mon départ les habiter trop longtemps. Je suis et ne suis plus. Pas d’autre issue que de le croire.
Oui, tu as bien vu ma tristesse dans mes yeux. Tristesse de vieux chien fatigué de la vie. Je n’ai plus eu de joie à être vivant. Je ne veux pas que l’on me trouve. Cadavre de chien n’est pas gai à voir. Ne doute pas ! Je suis bien parti et n’ai plus rien à voir avec le présent des autres.
Merci petit chien. Tu as été aimé. Que l’amour que tu as donné et reçu t’accompagne. Veux-tu me parler encore ?
Non silence est mon présent. Plus de paroles. Je vais dans l’ailleurs inconnu.